Dans Cyclotourisme

Aujourd’hui, on va parler cyclotourisme, et on va parler chiffres. On va parler vélo quotidien, mais aussi et surtout vélo découverte. On va parler des prairies cramées. On va parler d’histoires de crapauds… Petit coup d’oeil sur mon été à vélo.

Cet été, j’ai donc poursuivi mon exploration à vélo de mon propre pays, la Belgique. Depuis que j’ai redécouvert le plaisir du vélo, et surtout, depuis que j’ai découvert le plaisir du voyage à vélo, je me suis en effet fixé pour objectif d’enfin aller voir mon propre pays (et les environs directs, comme les Pays-Bas, par exemple).

L’été se termine, et j’ai eu envie de dresser un petit bilan de ces trois mois d’été, histoire, peut-être, de vous donner l’envie de partir, vous aussi, à l’aventure près de chez vous.

Mon été à vélo

Avertissement : les chiffres évoqués, comprennent l’ensemble de mes activités de l’été, aussi bien le vélo quotidien que le vélo tourisme.

Cet été, j’aurai roulé dans deux pays : la Belgique et les Pays-Bas.

Selon Statshunter, dont je me suis servie pour compiler ces données, j’ai visité cet été 100 régions de Belgique, sur un total de 581, soit 17% du pays, et 20 régions des Pays-Bas, sur un total de 380, ce qui équivaut à un total de 5% du pays.

Régions de Belgique visitées à vélo cet été (en rose)
Régions des Pays-Bas visitées à vélo cet été (bleu)

Dénivelé positif total de cet été : 10 357 mètres (10 000 mètres, les gars ! A vélo !).

Plus globalement, depuis que je roule avec un appareil Garmin (soit depuis 2019), et que j’enregistre donc mes activités, Statshunter indique que j’ai visité, à ce stade, 208 des 581 régions de Belgique, soit 36% du pays (youhou, presque la moitié !), et 25 des 380 régions des Pays-Bas.

Régions de Belgique visitées à vélo depuis 2019

Revenons-en à cet été 2022 : ma distance la plus longue aura été de 102 km – c’était sur la sublime, et très vallonnée, Heuvelroute, en direction de Grammont. Une magnifique balade, même si j’étais quand même bien KO à la fin.

On peut dire qu’il me reste encore pas mal de choses à voir par chez nous ! Pour celles et ceux que ça intéresse, toutes ces balades sont à retrouver sur mon Strava.

La Wallonie à vélo : ça passe ou… ça casse

Voilà pour la quantité. Passons à présent à la qualité : quelles régions, quels itinéraires ai-je préférés cet été ?

Un coup d’œil sur la carte suffira à comprendre que, de nouveau, j’ai (largement) privilégié la Flandres. La raison est aussi simple qu’évidente : les aménagements y sont en général omniprésents, et je trouve les conducteurs croisés en principe plus courtois.

Pour expliquer ce dernier point, j’ai ma théorie : d’une part, les conducteurs flamands sont, bien souvent, aussi des cyclistes – du dimanche ou du quotidien, mais en tout cas, ils savent ce que cela fait de se faire frôler par un engin motorisé à grande vitesse. D’autre part, il est incontestable que l’on croise beaucoup (vraiment beaucoup) plus de personnes à vélo en Flandres plutôt qu’en Wallonie. Les conducteurs sont, dès lors, plus habitués à composer avec les deux roues sur la route. Fin de la parenthèse.

Ma seule et unique incursion en Wallonie, cet été, aura été dans la région du Condroz. De jolis paysages vallonnés, des rivières, de jolis villages. Question aménagements : quelques Ravels (pas assez) et… c’est tout. Sur la petite centaine de kilomètres parcourus dans la région, je n’ai vu aucun aménagement de qualité. J’ai bien parcouru quelques bandes cyclables (c’est-à-dire des « pistes » cyclables non séparées de la chaussée, délimitées par de simples traits de peinture) sur quelques kilomètres, sur des chaussées à… 90 km/h, mais c’est tout. Et très franchement, ces bandes de peinture ou rien, c’est quasi pareil, question sécurité.

Pour le reste, j’ai parcouru pas mal de routes plus tranquilles, sur lesquelles j’ai parfois roulé sans croiser un seul conducteur (ni un seul piéton, ni aucun autre cycliste – bref, seule au monde), et là, c’était bien. Je pouvais rouler suffisamment tranquillement pour admirer le paysage – et quel paysage !

Car la Wallonie est magnifique. J’aimerais tellement la découvrir davantage à vélo. Alors oui, je sais qu’il y a les Ravel, et que l’on trouve des points-nœuds dans certaines régions, mais préparer un itinéraire plus ou moins longue distance dans cette région de Belgique reste pour moi un véritable parcours du combattant, faute de données centralisées à l’échelle de la région. Et l’autre problème, en Wallonie, c’est qu’on n’est jamais à l’abri de segments dangereux, voire très dangereux, à vélo, comme, soudain, un bout de chaussée à 90 sans aménagement. Et moi, je ne fais pas du vélo tourisme pour stresser.

Alors voilà, je privilégie la Flandres à vélo, en attendant que la Wallonie évolue un peu au niveau de ses aménagements et de l’accueil qu’elle réserve aux cyclotouristes.

Mes destinations en Flandres et aux Pays-Bas

L’été s’est ouvert par un petit trip dans le Limbourg. Haaa, le Limbourg, comme j’aime cette région ! Saviez-vous qu’on la surnomme le Fietsparadijs, le paradis du vélo ? Et on comprend très vite pourquoi : des aménagements parfaits dans toute la province ! Ici, le cycliste est considéré comme un être humain comme les autres, avec de belles et larges pistes cyclables (séparées, donc), des parcours balisés à n’en plus finir, et même des attractions dédiées, comme Fietsen door het water ou in the boomen, et bien d’autres manières d’attirer le voyageur à vélo. C’est certain, le Limbourg a bien compris le potentiel économique du cyclotourisme.

Pour ce voyage, j’ai utilisé, pour la première fois, la plateforme Welcome to my garden, qui vous permet de planter votre tente (gratuitement) dans le jardin des gens pour la nuit. Seule condition : être à pied ou à vélo. Pour un voyage lent, durable et humain. C’était génial.

Ensuite, je suis allée poser mes roues aux Pays-Bas, du côté de Leide, une région que je ne connaissais pas encore. Je ne vais pas vous raconter les Pays-Bas à vélo : c’est toujours aussi parfait. Ce petit voyage m’aura emmenée à la découverte de villes comme Rotterdam, Delft ou encore La Haye. J’ai adoré parcourir ce coin de Hollande à vélo, et j’ai eu un véritable coup de cœur pour Leide !

Ensuite, il y a eu le petit trip vers Grammont et la découverte des Ardennes flamandes – je crois que cette région fut mon coup de cœur de l’été en Belgique ! Les Ardennes flamandes c’est est le nom donné à cette région au sud et à l’est d’Oudenaarde, à l’ouest de Bruxelles, donc : du vert et du dénivelé. C’était beau !! Imaginez, c’est comme les Ardennes, mais avec des aménagements cyclables ! Pour ce trip, nous avons en partie parcouru la Heuvelroute. Je recommande vraiment cette route, entièrement balisée, à faire en une fois, si vous avez quelques jours devant vous, ou en plusieurs fois, comme moi.

Ensuite, il y a eu la Zélande, deux fois. Oui, deux fois, parce que j’adore cette région du sud des Pays-Bas. Les petites routes à travers champs ou à travers les polders, les mini-campings à la ferme, les gens souriants partout, les aménagements cyclables de qualité, les points-nœuds omniprésents, et la mer… J’aime la Zélande, j’adore la Zélande, la Zélande, c’est la LIBERTAY.

Après, il y a aussi eu de petites escapades à gauche à droite (mais toujours vers le nord, comme expliqué plus haut). Sans parler des sorties d’une journée, dont celles avec les filles du Casual Cycling Club. Bref, un été qui m’a permis de découvrir encore un peu plus notre beau pays.

Le bilan

J’ai adoré être dehors, dès que je le pouvais, tout l’été. Sur mon vélo ou sous la tente. Me réveiller le matin en pleine nature. La fraîcheur du petit matin. Cette sensation que le monde nous appartient, à moi et aux oiseaux, aux vaches et aux moutons qui m’entourent. J’ai aimé ce petit crapaud, perdu au milieu de la route, dans ma main, pour le déposer à l’abri. J’ai aimé refaire le monde avec mes amis, perchés sur nos selles. J’ai aimé refaire le monde, ou me vider la tête, quand je roulais en solo, au rythme du pédalier. J’ai aimé la gentillesse des accompagnateurs et accompagnatrices de la SNCB. J’ai aimé les voyageurs et voyageuses qui, parfois, me proposaient spontanément de m’aider à monter ou descendre le vélo et les bagages du train. J’ai aimé cette discussion dans le train pour Rotterdam avec cet homme qui partait refaire sa vie à Amsterdam, avec pour seuls bagages son vélo (hollandais) et son sac. J’ai aimé être à ses côtés pour le soutenir après que sa maman l’a appelé d’Ukraine pour lui donner des nouvelles. J’ai aimé manger des kibbelings en défiant les mouettes, seule ou avec les copines. J’ai aimé bronzer sur la plage avec ma sacoche de vélo ou ma tente sous la tête. J’ai aimé jouer au foot avec ce gamin solitaire, qui m’a interpelée dans la rue, tandis que je passais à vélo. J’ai aimé le glamping à Grammont. J’ai aimé la bière, toujours locale, après les kilomètres et le soleil de la journée. J’ai aimé les baignades, dans la mer ou dans le lac. J’ai aimé rencontrer cette jeune femme au retour de Grammont, son vélo bien chargé, qui s’en allait rejoindre la Norvège, et j’ai aimé rouler avec elle jusqu’à Bruxelles (et pas seulement parce qu’elle m’a dit « plus tard, je veux être comme toi », quand on a parlé des choix de vie). J’ai aimé passer des heures à observer la nature dans le Condroz. Sans bouger. J’ai aimé nourrir les cochons au fond du jardin. J’ai aimé les arbres qui chantent. J’ai aimé la vallée du Bocq. J’ai aimé le camping près de Sluis et le food truck qui vendait ce soir-là des kibbelings. J’ai aimé parcourir, à nouveau, les sublimes canaux de Damme. J’ai aimé la petite ville de Groede. J’ai aimé ce moment à se raconter nos vies, avec mon amie, allongées sur le ventre sur la plage. J’ai aimé les frites méritées après les kilomètres. J’ai aimé tenir mon petit journal de voyage. J’ai aimé revenir à Bruxelles après chaque trip. J’ai aimé repartir pour le trip suivant.

Mais…

Je n’ai pas aimé observer, au fil des mois, l’herbe verte devenir jaune, puis marron. Voir les vaches et les moutons dans ces prairies brûlées par le soleil. Les arbres se battre contre la sécheresse. Les feuilles mortes à terre. Partout. Les incendies à la radio, dans les journaux. Partout. Les incendies. Les humains, les bêtes, qui fuient les incendies. Les températures insoutenables. Le paysage, un peu plus tard, dévasté par la sécheresse. Les plaines quasi désertiques. Le vert des parcs devenu marron… Je n’ai pas aimé et j’ai eu peur. J’ai peur.

Pour finir, j’ai aimé faire du bivouac avec les copines et me retrouver à dormir dans un enclos, pour laisser les bêtes courir en liberté dans la forêt. Les humains dans des enclos, les animaux en liberté… J’ai aimé cette idée.

(Pour, vous aussi, partir à la découverte de notre beau pays à vélo, pour un jour, un week-end, une semaine ou un mois, vous trouverez des conseils, des sites, et même des tutos pour confectionner vos itinéraires vélo dans la rubrique Cyclotourisme de ce blog. Bonne route et belles découvertes!)

NDLR: pas besoin de prendre des semaines de congé pour faire des escapades similaires: un simple week-end est déjà hyper dépaysant! Pour ma part, je suis, le plus souvent, partie les week-ends, que j’ai parfois un peu prolongés 🙂

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